Etape 4 : Wamda - Pema

Après une nuit agitée dans une bâtisse abandonnée sans portes ni fenêtres, nous prenons la route, le ventre vide. Wamda est en vue à 20 km de la. La ville n'est qu'une rue centrale. On se fait un petit chinois? Nous nous arrêtons dans un restaurant chinois! Au menu, des bons momos fourrés (raviolis), soupe et légumes. Mais soudainement, deux hommes en civil viennent interrompre notre festin.

“This is the police” dit le premier. “You are not allowed to be here, you must have a permit”

Matthieu “Ah bon?” “Passport Pliz”

Le type relève nos noms, numéro passeport et visa. Il nous informe que “ Tibet is not open” et que “ You must leave Tibet”. Nous répondons “Ok, ok we go to Chengdu” (ville du Sichuan). Sur ce, ils nous rendent les passeports, repartent et nous laissent finir notre p'tit dej. Sachant que la ville est une rue principale, il est facile de voir où nous la quitterons…

Apres concertations, nous décidons de continuer notre route vers Lhassa et de se poser quelques kilomètres après la ville au cas où un collabo nous aurait balancé. Nous sommes devenus de vrais paranos!

Prudence et digestion convergent donc vers une bonne sieste hors de la ville. Un regard sur le road book et oh surprise: De la route bitumée sur 64 km. L'objectif s'est fixé de lui même. Quelques épiceries - émeutes dans des hameaux tibétains, quelques arrêts photos et repos, la route est bonne, le temps clément. Nous cherchons un téléphone mais aucun appel vers la France n'est possible. La nuit et la fatigue faisant son apparition au terme des 64 km, nous cherchons un endroit où planter les tentes car le dernier village traversé nous a semblé hostile pour y passer la nuit.

“Il y a un truc sympa par la” s'écrie Vince

“Il y a de la place pour deux tentes?” réplique Mattes

“ C'est tout bon” répond Vince

Mattes se précipite vers l'endroit, le terrain est escarpe. Son vélo part en vrac, il le relève, le porte bagage frotte. Pas grave, il le remet droit et c'est reparti. Quand soudain, c'est le drame, il aperçoit une énorme fissure sur le bras principal du porte bagage. Horreur! Ce qui ne devait pas arriver est arrivé! Il retourne au village voir si quelqu'un est capable de faire quelque chose. Aucun poste a souder ici, c'est de l'alu…De retour au campement nous établissons les différentes possibilités : Continuer notre route vers Lhassa!

 Au réveil, nous découvrons nos tentes ensevelies sous 5 a 10 cm de neige.cf photo Un départ sous la neige, un porte bagage fissuré, altitude 4000 m constante, ce sera une journée sans prétentions.

Nous arrivons vers 15h a Bamda. Nous y passons la nuit avant d'attaquer le col du Gama-La le lendemain matin.

Nous partons munis de notre armure en gore tex tels des gladiateurs se dirigeant dans l'arène. Dans le froid et sous la neige. Seul espoir trouver une vallée plus clémente. Le col est recouvert de glace puis de neige pendant les 14 km de montée. Vers 11h30, le col franchit, nous entamons une descente impressionnante de 1800 m de dénivelé avec de la neige jusqu'a 3900 m.

1er village traversé dans la descente: ”Manger?” des tibétains nous regardant avec des yeux ébahis…L'un d'eux a pitié de nous et nous offre 3 momos bienfaiteurs. La descente continue, la température remonte, la piste devient de la taule ondule. C'est vraiment tape-cul malgré les suspensions.

Nous avons rejoint la Salween, 3eme fleuve après le YKT et le Mékong. Nous évoluons dans une vallée encaissée aride avec un torrent qui borde la route. Un pont a traverser avec des bidasses, mais ils n'ont aucune animosité envers nous: “Hello, OK, Bye Bye!”. A part ça, pas beaucoup d'âmes qui vivent dans cette vallée, un village est annoncé à 20 km de la. “Mmmh…Par ici les bons momos”, Welhou, ce sera des chineese noodles, eau chaude et gâteaux secs.

10 km plus loin se trouve le dernier village avant la ville de Pema (Baxoi) où il ne fait pas bon passer la nuit d'après nos informations. Nous nous arrêtons devant l'épicerie Rapidement tout le village est autour de nous comme une assemblée. Nous espérons que quelqu'un nous offre l'hospitalité… Cette fois personne ne semble franchir le pas. Nous décidons de continuer un peu a la recherché d'un abri. C'est la qu'une dame répond à nos attentes et nous offre l'hospitalité en échange de 10 yuans. Du thé au beurre de yack, de la tsampa (farine de seigle) tout ce qu'il faut pour passer une bonne nuit.

Tashi deleck!

Matt & Vince